De 1983 à 2009, la guerre civile qui a opposé la majorité cinghalaise bouddhiste à la minorité tamoule de religion hindoue pour la création d’un état indépendant dans l’est et le nord du pays a causé plus de 70 000 morts et de la disparition de nombreuses personnes (de 60 000 à 100 000 selon les estimations)
La disparition forcée, c’est l’arrestation, la détention et la privation de liberté, par des groupes agissant avec l’accord tacite de l’état ou par les autres parties au conflit. Elle s’accompagne d’un refus des autorités de reconnaître cette situation et de donner des indications sur le sort ou le lieu où ses personnes se trouvent. La disparition forcée comme pratique généralisée et systématique constituent un crime contre l’humanité.
Parmi les victimes se trouvent de jeunes Cingalais soupçonnés de liens avec les mouvements gauchistes, des Tamouls d’être liés à la guérilla des Tigres tamoul, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des détracteurs du gouvernement.
Sandva Eknaligoda est une figure emblématique de cette recherche de la vérité. Son mari, journaliste et caricaturiste a disparu en janvier 2010 deux jours avant les élections et sa famille n’a plus jamais eu de nouvelles de lui. Sa persévérance est remarquable, depuis qu’elle a porté plainte, elle a comparu plus de 90 fois devant les tribunaux, qui ont cherché à l’intimider et à la harceler sans réussir à lui faire renoncer à son combat.
Le nouveau gouvernement du Sri Lanka parle de réconciliation, mais s’il veut rompre avec son passé violent, il doit répondre aux demandes des victimes en terme de justice, de vérité et de réparations et mettre en place des garanties de non-répétition.
Comme le Sri Lanka a signé la convention internationale contre les disparitions forcées, il est tenu d’enquêter sur toutes les allégations de disparitions et quand les preuves existent de poursuivre en justice les auteurs présumés de ces crimes à tous les niveaux. La recherche de la vérité ne peut être négligée avant de parler de réconciliation.
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