Issue d’une famille pauvre du Vietnam rural, et ancienne travailleuse migrante à Taïwan, Tran Thi Nga milite pour les droits humains en luttant contre la traite des personnes, (dont elle a été elle-même victime) les expropriations et l’accaparement de terres.
Arrêtée et accusée de « propagande contre l’état » après avoir pris part à des manifestations pacifiques suite à la catastrophe écologique de Formosa en 2016.
Détenue au secret pendant six mois de son arrestation en janvier jusqu’à quelques jours avant son procès, elle n’a pas bénéficié du temps nécessaire pour préparer sa défense. Le procès n’a duré qu’une journée et sa famille comme ses amis se sont vus refuser l’entrée à la salle d’audience. Elle est condamnée en juillet 2017à neuf ans d’emprisonnement et à cinq ans d’assignation à domicile.
N’ayant jamais avoué sa culpabilité, sa situation s’est encore dégradée, car elle est soumise à des sanctions pour « désobéissance aux règles pénitentiaires » il lui est interdit de voir sa famille et l’unique appel téléphonique mensuel est fortement encadré voir écourté. En 18 mois de détention, elle n’a pu voir qu’une seule fois son compagnon, mais pas ses enfants.
Sa codétenue l’a battue et menacée de mort (technique utilisée pour accroitre la pression psychologique et physique sur les détenus). Elle a été transférée dans une prison située à plus de 1000 km de sa famille. Cet acharnement vise à briser les dernières forces de Nga, son état de santé ne cesse de se dégrader depuis le début de sa détention.
A travers elle et d’autres blogueurs et journalistes incarcérés, victime d’une répression féroce, le pouvoir politique vise à supprimer les sources d’information indépendante pour les citoyens. Et faire taire les voix critiques qui oseraient encore défier un régime et un parti unique qui ne tolèrent aucune critique.
http://www.acatfrance.fr/actualite/j-agis-pour-tran-thi-nga