L’histoire de Samar Badawi se confond avec son combat contre la rigueur d’un système patriarcal où les femmes n’ont aucun droit.
En Arabie Saoudite, la domination masculine oblige les femmes à être pour toute leur vie sous tutelle. “La famille est le noyau de la société saoudienne”. Ce qui permet de neutraliser les femmes à l’ombre du père et plus tard du mari.
Après le décès de sa mère d’un cancer, elle s’opposera très vite (comme son frère) à un père tyrannique. Ce dernier hégémonique, violent et dépensier, maintient une grande violence et une terrible pression sur ses enfants, n’hésitant pas à les attaquer en justice pour désobéissance filiale pour qu’ils soient emprisonnés.
En refusant le poids écrasant de son père, elle remet en cause le système tutélaire saoudien, cette violence faite faux femmes et elle engage son pays sur les prémices d’un militantisme féministe. Refusant la neutralisation des femmes, elle porte plainte contre le gouvernement pour lui avoir interdit de se présenter aux élections municipales. Puis elle rejoint les leaders du mouvement des femmes à prendre le volant. Ce qui lui vaut quelques séjours en prison.
En 2012, elle reçoit le prix international de la femme du courage. En 2014, elle s’engage pour la libération de son frère Raif. Ce dernier, blogueur actif sur les réseaux sociaux a cru à un “printemps arabe” (naissance d’une contestation populaire) dans son pays. Il est sous le coup d’une fatwa (condamnation religieuse) et d’une condamnation pour apostasie (rejet de la religion islamique par un musulman). passible de décapitation selon le droit saoudien. Condamné à 1000 coups de fouet et 10 ans d’emprisonnement (cette sanction a été aggravée par l’action en justice de son père), il a reçu les 50 coups de fouet en janvier 2015, chaque semaine Raif voit sa sentence reportée au vendredi suivant (est-ce l’effet des militants occidentaux pour protéger le détenu? )
En juin 2018, quelques semaines avant l’autorisation pour les femmes de conduire, une vague de répression s’abat sur plusieurs femmes dont Samar qui ont été de nouveau arrêtées et mises dans des conditions d’incarcération très strictes (violences et tortures, isolement….)….. Mais sans motif d’inculpation.
En même temps, le royaume du prince héritier Mohammad Ben Salman vise à discréditer ces femmes à travers des campagnes diffamatoires publiées dans les médias officiels.
Cette mise sous pression des militantes pacifiques des droits de femmes montre que la volonté d’ouverture du pays reste très limitée et qu’elle ne passe certainement pas par l’émancipation des femmes.
Maintenons la pression pour permettre que les femmes d’Arabie Saoudite puissent simplement vivre et avoir des droits.
https://www.acatfrance.fr/actualité/j-agis-pour-samar-badawi