Salman Al Awdah, érudit islamiste libéral soutient une vision modérée et tolérante de l’Islam qui va s’opposer très vite à la ligne dure et conservatrice du régime en place et du pouvoir religieux. Il plaide pour un plus grand respect des droits humains dans le cadre de la charia, le code juridique de l’Islam fondé sur le Coran. Très populaire et suivi par une communauté de quelque 14 millions de followers sur Twitter, il est devenu une personnalité publique populaire dans le monde arabe et dans la jeunesse saoudienne.
“Qu’Allah corrige leurs cœurs pour le bien de leurs peuples“. Ce tweet du 10 septembre 2017 pour demander une réconciliation entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, lui a valu d’être arrêté, car il n’a pas officiellement soutenu le roi d’Arabie Saoudite. Arrêté, maintenu à l’isolement, enchainé et menotté pendant des mois à l’intérieur de sa cellule, privé de sommeil et d’assistance médicale, sa santé s’est rapidement dégradée.
Après de nombreux reports de procès le 4 septembre un tribunal spécial s’est réuni à huit clos. Accusé de 37 chefs d’accusation, notamment d’avoir “incité l’opinion publique à s’opposer au dirigeant, appeler un changement de gouvernement et soutenir les révolution arabes, posséder des livres interdits. ” la peine de mort a été requise contre lui et quatre autres dignitaires religieux.
L’Arabie Saoudite mène une politique répressive à l’encontre d’intellectuels qui exercent leur droit à la liberté d’expression et d’opinion. Malgré quelques tentatives de progrès et d’ouverture de la société (autorisation pour les femmes de conduire), ce pays est mené d’une main de fer par la dynastie saoudienne. Le mythe d’un prince héritier réformateur Mohamed Ben Salman à la tête de l’Arabie Saoudite a été détruit par l’assassinat crapuleux du journaliste Jamal Khashoggi, au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul.
L’Arabie Saoudite compte sur l’indifférence générale de l’occident et l’environnement favorable de l’administration Trump qui soutient ce régime mais montrons que nous ne sommes pas dupes, et écrivons pour demander la libération de ces dignitaires islamiques. https://www.acatfrance.fr/actualité/jagis-pour-salman-al-awdah