Dans les zones rurales du Pacifique, peuplée par des communautés d’Afro-colombiens, des indigènes et des paysans, la gestion des terres est collective. En 1993, les communautés noires sont reconnues comme ethnie et se voient reconnaître le droit de propriété collective sur les terres en friches qu’elles ont occupées historiquement dans les zones rurales du bassin du Pacifique. Ces droits collectifs de propriété ont été souvent malmenés par la guerre civile qu’a connue la Colombie et qui s’est achevé par les accords de paix en 2016. Malgré tout l’équilibre des forces est fragile, la violence reste endémique. A cause de l’absence et de l’abandon par l’état, une grande partie du pays est gouvernée par un ex-groupement des FARC qui se finance par le trafic de drogue (culture de la coca), l’exploitation minière illégale, la déforestation et la commercialisation aveugle du bois protégé.
Les communautés du fleuve Yurumangui se réaffirment comme un territoire de paix, ils croient en la réconciliation des anciens ennemis. La région autour de la rivière Yurumangui est exempte de coca, de monocultures capitalistes, d’exploitation minière illégale.
Mais les conseils communautaires sont constamment soumis à des menaces et à des intimidations, car la rivière Yurumangui est la cible de groupes armés illégaux, aujourd’hui recyclés parmi les guérilléros dissidents, les groupes néo-paramilitaires et les trafiquants de drogue qui voient dans ces territoires une route vitale pour toutes sortes d’économies illégales Malgré la résistance civile, communautaire et pacifique de la population, la plupart des leaders sont souvent menacés voir assassinés (60 défenseurs de l’environnement tués en 2022). Les habitants vivent sous la pression de représailles de cette violence armée et sont contraints au silence.
Edison Valencia et Abencion Calcedo deux dirigeants étaient reconnus et admirés pour leur leadership dans la transmission des connaissances et l’éducation mais aussi dans la protection du territoire à travers la défense des ressources naturelles, la protection contre l’exploitation minière illégale, la culture de coca. Ils ont disparu depuis le 28 novembre 2021. C’est visiblement une attaque politique contre ces communautés face aux pressions, menaces et intimidations qu’elles subissent. Intervenons pour demander la vérité sur leur libération . Suivre le lien : J’agis pour connaître la vérité sur la disparition d’Abencio Caicedo et Edinson Valencia /ACAT France