Habituellement nous sommes rassemblés dans notre temple pour célébrer Pâques. Cette année nous subissons une violente pandémie qui nous oblige au confinement.
Face à cette crise sans précédent, nous sommes unis, rassemblés par notre foi pour fêter Pâques, pour faire mémoire de cet évènement unique, vieux de plus de deux mille ans, qu’est la mort sur la croix de Jésus de Nazareth, suivie de sa résurrection. Un évènement que personne n’a vu mais bien réel pour qui a la foi.
PROCLAMATION DE LA GRACE DE DIEU
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !
Jour d’allégresse et jour de joie : Christ est ressuscité !
Il nous conduit de la mort à la vie. Christ est ressuscité !
Le monde entier est en fête, Christ est ressuscité ! Alléluia !
Cantique 34-18 : A toi la gloire, str 1
LECTURE DE L’EVANGILE DE PAQUES
13 Ce même jour, deux disciples se rendaient à un village appelé Emmaüs, qui se trouvait à environ deux heures de marche de Jérusalem. 14 Ils parlaient de tout ce qui s’était passé. 15 Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha et fit route avec eux. 16 Ils le voyaient, mais quelque chose les empêchait de le reconnaître. 17 Jésus leur demanda : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Ils s’arrêtèrent, tout attristés. 18 L’un d’eux, appelé Cléopas, lui dit : « Es-tu le seul habitant de Jérusalem qui ne sache pas ce qui s’est passé ces derniers jours ? » – 19 « Quoi donc ? » leur demanda-t-il. Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth ! C’était un prophète puissant ; il l’a montré par ses actes et par ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. 20 Les chefs de nos prêtres et nos dirigeants l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié. 21 Nous avions l’espoir qu’il était celui qui devait délivrer Israël. Mais en plus de tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour depuis que ces faits sont arrivés. 22 Quelques femmes de notre groupe nous ont frappés de stupeur, il est vrai : elles se sont rendues tôt ce matin au tombeau 23 mais n’ont pas trouvé son corps. Elles sont revenues nous raconter qu’elles avaient eu une vision : des anges qui leur ont déclaré qu’il est vivant. 24 Quelques-uns d’entre nous sont allés au tombeau et ils ont trouvé tout comme les femmes l’avaient dit, mais lui, ils ne l’ont pas vu. » 25 Alors Jésus leur dit : « Gens sans intelligence, que vous êtes lents à croire tout ce qu’ont annoncé les prophètes ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffre ainsi avant d’entrer dans sa gloire ? » 27 Puis il leur expliqua ce qui était dit à son sujet dans l’ensemble des Écritures, en commençant par les livres de Moïse et en continuant par tous les livres des Prophètes. 28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit comme s’il voulait poursuivre sa route. 29 Mais ils le retinrent avec insistance en disant : « Reste avec nous, car le jour baisse déjà et la nuit approche. » Il entra donc pour rester avec eux. 30 Il se mit à table avec eux, prit le pain et dit une prière de bénédiction ; puis il partagea le pain et le leur donna. 31 Alors, leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. 32 Ils se dirent l’un à l’autre : « N’y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? » 33 Ils se levèrent aussitôt et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent les onze disciples réunis avec les autres, 34 qui disaient : « Le Seigneur est vraiment ressuscité ! Il est apparu à Simon ! » 35 Et eux-mêmes leur racontèrent ce qui s’était passé en chemin et comment ils avaient reconnu Jésus au moment où il partageait le pain. Luc 24,13-35
Ce matin nous avons entendu, à notre tour,
La nouvelle du tombeau vide.
Comment l’avons-nous reçue ?
Comme une vieille histoire trop connue,
Ou comme une nouvelle si énorme,
si surprenante, si bouleversante,
Qu’elle en viendrait à nous bouleverser.
Chant : 34-18 A toi la gloire, str. 2
PRIERE DE REPENTANCE ET ANNONCE DU PARDON
Dieu vivant,
nous nous humilions de n’être pas devant toi un peuple débordant de joie
en ce jour où nous célébrons la résurrection de ton Fils.
Nous vivons, agissons et pensons bien souvent
comme si Jésus-Christ n’était pas ressuscité,
comme s’il ne nous avait pas délivrés de ce qui nous accable.
Ô Dieu, change notre cœur :
nous ne pouvons le changer nous-mêmes.
Par la victoire de ton Fils ressuscité des morts,
fais de nous une création nouvelle réconciliée avec toi. Amen.
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !
En Jésus-Christ Dieu pardonne.
Hier est passé, demain n’est pas encore là,
aujourd’hui Dieu te relève.
Il t’appelle à dire oui à la vie, oui à la vie tout entière,
oui jusqu’à la vie éternelle.
Chant 42-05 Oui je veux te bénir str 5
CONFESSION DE FOI (Symbole de Nicée-Constantinople)
Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant,
créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles.
Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles,
Dieu venu de Dieu, lumière issue de la lumière.
Vrai Dieu issu du vrai Dieu, engendré et non créé,
d’une même substance que le Père et par qui tout a été fait ;
qui, pour nous les hommes et pour notre salut,
est descendu des cieux
et s’est incarné par le Saint-Esprit dans la vierge Marie et a été fait homme.
Il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate,
il a souffert et il a été mis au tombeau :
il est ressuscité des morts le troisième jour, conformément aux Écritures ;
il est monté aux cieux où il siège à la droite du Père ;
de là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts
et son Règne n’aura pas de fin.
Nous croyons en l’Esprit-Saint, qui règne et qui donne la vie,
qui procède du Père [et du Fils], qui a parlé par les prophètes,
qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié.
Nous croyons l’Église une, sainte, universelle et apostolique.
Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés ;
nous attendons la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen
Chant : 34-18 A toi la gloire, str. 3
PRIERE AVANT LA LECTURE DE LA BIBLE
Père, béni sois-tu. Au matin de Pâques,
tu as relevé Jésus d’entre les morts.
Par ton Esprit, ouvre notre cœur à ta Parole,
pour qu’elle suscite en nous émerveillement et joie.
Le Christ est à jamais vainqueur de la mort ;
il est avec nous jusqu’à la fin du monde. Amen.
LECTURE BIBLIQUE ET PRÉDICATION
Matthieu 28,1-10 :
1 Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre. 2 Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. 3 Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige. 4 Dans la crainte qu’ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts. 5 Mais l’ange prit la parole et dit aux femmes : « Soyez sans crainte, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. 6Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit ; venez voir l’endroit où il gisait. 7 Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité des morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez.” Voilà, je vous l’ai dit. » 8 Quittant vite le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. 9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent de lui et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui. 10 Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
Prédication
Ce matin de Pâques, nous nous sentons bien seuls face à ce tombeau vide. Nous sommes comme ces femmes face à l’absence du corps de Jésus. Inutile de chercher le Crucifié dans ce lieu ! Il n’y est pas, car il est ressuscité comme il l’avait dit. Il nous précède en Galilée et c’est là que nous devons le rejoindre. Nous devons le rejoindre dans la Bonne Nouvelle de l’Evangile, dans notre vie et dans nos cultes où nous pouvons communier en prenant la Cène avec lui, l’absent toujours présent.
Quels évènements se sont déroulés en ce jour de Pâques ? Pour les préparer ses disciples, Jésus leur avait annoncé qu’il devait être livré pour être crucifié afin que les Ecritures puissent s’accomplir. Le vendredi il est mort sur la croix. Les disciples se sont enfuis. Des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée ont assisté de loin à sa mort et à son ensevelissement, avant le début de la fête de la Pâque juive. Le deuil n’a pas pu se faire encore. Nous sommes le lendemain de la Pâque juive, petit au matin du premier jour d’une semaine qui s’annonce bien triste. Il est temps maintenant de se recueillir devant la tombe. Mais rien ne se passe comme prévu. Ces deux femmes vont assister à un évènement extraordinaire : tremblement de terre, ange éclatant qui roule la pierre, tombeau vide. Assis sur la pierre, il leur annonce, d’une part l’absence de corps au tombeau, et d’autre part une présence ailleurs. En fait, ces personnes au faible statut social, vont être les premiers témoins de la résurrection. Et elles vont beaucoup cheminer pour le comprendre.
Entre absence et présence ! Le tombeau est un espace clos habité par la mort. Il faut rouler la pierre pour lui substituer un espace ouvert. En écho à la mort de Jésus, l’ange en roulant la pierre, déchire la frontière qui enfermait la mort. En s’asseyant sur cette pierre très lourde, il nous révèle que la mort est soumise. « Vous, n’ayez pas peur, car je sais que vous venez chercher Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici ; en effet, il s’est réveillé, comme il l’avait dit. » Le Crucifié, est cette identité que Dieu donne à Jésus. Le Ressuscité, c’est ce même Jésus que les hommes ont crucifié. Cette résurrection est la victoire de Dieu sur la mort. C’est par cette victoire, que le cours de l’histoire est interrompu. L’ange relie le passé humain dont font partie les femmes au surgissement de l’évènement pascal. Ce sont deux réalités désormais liées au Crucifié.
La résurrection passage des ténèbres à la lumière de Dieu. L’ange dirige ensuite les femmes vers la transmission aux vivants de cette Bonne Nouvelle de la Résurrection : Venez, regardez le lieu où il gisait, et allez dire à ses disciples qu’il s’est réveillé d’entre les morts. Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. » Entre le vide du tombeau et le Ressuscité, il y a un parcours qui nous renvoie en Galilée pour une écoute nouvelle de l’Évangile. Pour aller en Galilée nous devons traverser ce passage qui mène de l’absence du corps du Crucifié, à la réalisation de la promesse du Ressuscité de se faire voir. Nous le voyons dans l’Evangile, où il nous précède.
Croire et comprendre. L’évènement de ce matin de Pâques, par l’absence du corps du Crucifié au tombeau et par sa présence en Galilée, c’est-à-dire dans l’Evangile de la Bonne Nouvelle, change notre rapport avec nous-mêmes, notre entourage et la création. Cette histoire doit être comprise comme l’initiative de Dieu qui se fait connaitre comme le Père du Crucifié, qui se révèle dans la Résurrection de Jésus le Christ. Par cette révélation de Dieu, notre quotidien est habité par une présence qui lui donne tout son sens. Nous vivons dans le paradoxe de l’absence du Jésus crucifié et de la présence bien réelle du Ressuscité. Il s’agit d’une réalité invisible qui surgit de l’absence du corps ; une réalité qui nous ramène à la nativité, à l’incarnation. Ici, la présence de Jésus ressuscité se révèle dans son absence. La résurrection fait appel au croire, à la foi. Le Christ se fait voir dans son Evangile. Cet évènement fondateur réside dans la proclamation de la résurrection du Crucifié et dans la foi en tant que confiance en Dieu. La résurrection s’inscrit dans l’histoire, dans notre histoire. La résurrection est un regard neuf qui nous mène sur le chemin de la compréhension de ce Dieu qui s’est révélé à nous par son Fils. La résurrection est une passerelle qui nous fait passer de la mort à la vie. Cet Evangile, est le lieu dans lequel le ressuscité nous précède et nous attend.
Dans la Cène, cet absent toujours présent ! Cette Bonne Nouvelle nous est attesté par les apôtres. La mission de l’Eglise est de transmettre cet Evangile par la prédication et les sacrements. Quand nous célébrons la Cène, nous proclamons d’une part, la mort de Jésus, et d’autre part, la présence parmi nous du Christ ressuscité. Dans la Cène, Jésus-Christ, le Ressuscité, s’offre lui-même, en son corps et en son sang donnés pour tous, par la promesse de sa parole, avec le pain et le vin. Ce sacrement est une promesse et un don car Jésus Christ vient à notre rencontre dans l’annonce du pardon et de la réconciliation. C’est dans la foi que nous sommes en communion avec le Christ. Le repas du Seigneur nous offre d’une autre manière que la prédication, l’Evangile tout entier. La Cène récapitule la passion, la mort sur la croix et la résurrection de Jésus. C’est ainsi que le Christ est cet absent toujours présent.
La résurrection est en même temps le dernier mot de la vie et le premier de la foi. Oui, le Ressuscité nous attend dans notre Galilée pour une écoute nouvelle de l’Évangile par sa voix. Et c’est cette annonce de Pâques qui fonde l’Evangile. Alors, la foi part du surgissement de cette nouveauté qui ne peut être exprimée avec les mots du quotidien. La véritable foi pascale est cette expérience permanente qui fait appel au souvenir de l’évènement pascal : à savoir la manifestation de Dieu dans la personne de Jésus-Christ et de l’espérance du salut. La foi est cette confiance en la toute puissance de l’amour de Dieu. Un Dieu qui a relevé Jésus le troisième jour après sa mort, et qui l’a fait seigneur et Christ. Amen
Psaume : 36 O seigneur ta fidélité str. 1
INTERCESSION
Seigneur, nous voici témoins de la résurrection.
Que notre joie guide notre course
pour dire au monde que tu es vivant.
Sois avec nous quand nous apportons cette espérance
à ceux qui sont dans la douleur ;
quand nous disons ce bonheur
à ceux qui ne le partagent pas ;
quand nous annonçons cette paix
à ceux qui sont divisés ;
quand nous proclamons cette certitude
à ceux qui sont dans le doute ;
Car désormais nous le savons : La vie éternelle est commencée,
tu nous précèdes sur notre chemin. Amen
Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples, nous te disons
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et Jà gloire,
aux siècles des .siècles. Amen.
ENVOI ET BÉNÉDICTION
Le Christ est ressuscité. Il est avec vous et avec les vôtres,
tous les jours, jusqu’à la fin des temps.
Dieu vous bénit et vous garde. Il vous accompagne.
Fraternels et rayonnants allez dans la joie du Christ ressuscité !
Cantique 31-32, Ils ont marché aux pas des siècles en entier
Allez dans la paix du Seigneur et joyeuses Pâques à tous