Tel est le thème évoqué par Frère Aloïs de Taizé lors de la semaine de réflexion des 18-35 ans, cet été sur la colline.
(…) Il faut mentionner par exemple l’énorme défi constitué par le nombre de migrants, un nombre qui explose. Pour affronter ce défi, de multiples collaborations se mettent en place, aussi dans l’Église. Pour des paroisses, pour des groupes de chrétiens, cette collaboration apporte un souffle nouveau.
Ce qui est demandé, c’est beaucoup plus que d’aider. L’Évangile invite à discerner le Christ, la présence de Dieu, dans le plus pauvre. A Taizé, en accueillant des réfugiés, je peux témoigner que nous recevons plus que nous ne donnons. Ils ont connu tant d’épreuves, par là ils nous stimulent à traverser courageusement nos propres difficultés. Je leur répète souvent : c’est Dieu qui vous a envoyés à nous.
Faire grandir la fraternité, cela commence à nos côtés, à notre porte. Dépassons des cloisonnements qui peuvent se manifester tout près de nous. Allons vers ceux qui sont blessés par la vie. Écoutons raconter son histoire un sans abri, une personne avec un handicap, un malade, un réfugié. Créons de l’amitié.
Ouvrons-nous aussi à d’autres cultures et mentalités. Échangeons avec ceux qui pensent autrement que nous, construisons des ponts : entre religions, entre pays européens dont la compréhension mutuelle fait de plus en plus défaut, entre continents.
Avec la création aussi nous voudrions vivre une fraternité. La justice entre les humains et une utilisation juste des ressources de notre planète sont liées. Aussi longtemps que nous exploitons sauvagement les ressources de la terre, il n’y aura pas de paix entre les humains. Voyons la beauté de cet appel à une fraternité avec la création, puisque nous sommes liés à tout ce qui existe.
(…) Sans la prière, sans un approfondissement constant de notre connaissance de Dieu, du Christ et de l’Esprit Saint, notre vie se dessèche, notre engagement risque d’être trop centré sur nous-mêmes, le découragement nous guette plus facilement.