3 mai 2020 – 4ème Dimanche de Pâques
Homélie du Père André Guimet
Trois mots pour vivre de la Parole de Dieu en ce dimanche des vocations :
Le Berger- La Porte- Le Cœur
1erment : faire du Seigneur Jésus, le Berger de nos vies. Comme le dit le psaume 22 « Le Seigneur est mon berger… il me conduit par le juste chemin. ». Avec Lui, nous pouvons même « traverser les ravins de la mort.» et la première lettre de Saint Pierre en rajoute : « vous étiez errants comme des brebis, mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes. » Il est le Bon Berger, tantôt devant pour indiquer la route, tantôt derrière pour assurer les plus fragiles, tantôt sur le côté, au plus près, pour faire corps, pour protéger contre « les voleurs et les bandits. » Il est le berger qui fait entrer et qui fait sortir et c’est important de recevoir de lui cette liberté.
2ement : c’est justement pour cela que le Christ « Bon Pasteur » est aussi La Porte. Il n’est pas le portier, c’est chacun de nous qui est le portier de sa vie, qui ouvre ou qui ferme. Mais lui, il se fait passage, il est l’ouverture, le chemin. Il est la Pâque qui ouvre sur la vie. Recevons du Christ cette porte qui ouvre sur Dieu et sur les frères, écoutons le chapitre 10 de Saint Jean : « Moi, je suis la porte des brebis, si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. »
3ement : passer par le Seigneur, c’est passer par son cœur. Ce n’est pas pour rien que Jésus a voulu être élevé sur la croix et transpercé. Il ouvre ce lieu essentiel où se donne tout l’amour de Dieu. Le Bon Berger, la Porte des brebis et le Cœur transpercé qui a tant aimé les hommes.
Notre vocation profonde, qui vient du fils, c’est d’être, à l’école du Vrai Pasteur, des bergers les uns pour les autres, de simples chemins qui indiquent par leur vie et leurs actes Celui qui est la Porte. Par amour, et dans l’humilité, nous pouvons laisser notre cœur être façonné par le cœur du Christ. Notre vocation se fait chrétienne quand « notre cœur (est) assez courageux pour croire que la vie vient de la mort, et que l’amour, l’oubli de soi, le langage de la croix et la grâce de Dieu suffisent à opérer la seule chose qui compte… s’abandonner au mystère de Dieu qui sauve. » (Karl Rahner, théologien) Répondre à notre vocation, c’est se sentir enrôlé au service de Dieu qui nous associe à sa mission de Salut. Cela se vit dans tous les temps, dans l’espérance et dans l’humilité, que nous soyons confinés ou que nous puissions enfin sortir vers les autres.
Amen.