Contact : Jackie Plesse, délégué diocésain au 06 65 69 35 68
Le Pape François nous dit qu’« avec l’accueil et la fraternité on peut ouvrir une fenêtre sur l’avenir – plus qu’une fenêtre, une porte, et encore davantage – on peut encore avoir un avenir ». Et cela sera possible si nos pensées et nos actions sont orientées par trois mots-clés : servir, accompagner, défendre.
Le Service de la Pastorale des Migrants en Saône et Loire est composé d’une douzaine de personnes réparties sur différents secteurs du diocèse. Composé de quelques prêtres dont les pays d’origine sont en Afrique, en Asie ou à l’est de l’Europe…, de prêtres et de diacres diocésains engagés auprès des migrants, de religieuses malgaches et de laïcs, ceux-ci prenant souvent part à une vie associative locale liée aux questions de la migration. Un Délégué Diocésain coordonne cette pastorale, faisant le lien avec les trois autres diocèses de la Province de Bourgogne, ainsi qu’avec le Service National situé à la Conférence des évêques de France à Paris.
Cette mission au service de ceux et celles qui ont dû pour des raisons souvent différentes les uns des autres quitter leur terre d’origine, se vit en relations étroites avec d’autres organismes ou associations, confessionnelles ou non : Secours Catholique, Chrétiens dans ville, CCFD, des associations issues de paroisses (Tournus, Montceau les Mines, le Creusot, St Germain du Bois…), ASTI, Cimade, RESF, LDH, Amis du Cada …
Des démarches et des rencontres régulières avec les services de la préfecture sont ainsi organisées en commun afin de présenter et défendre, non seulement des dossiers, mais surtout des situations humaines souvent extrêmes et complexes !
La Parole d’Eglise est source de vie : la mobilité humaine est, peut-être, le nouveau CREDO de l’humanité contemporaine… La condition d’être migrant est devenue le paradigme de la vie chrétienne, de ceux qui sont en marche vers Dieu, le sens de l’histoire, car « la vertu théologale de l’espérance alimente les espoirs humains d’améliorer, de ne pas céder au désarroi. Celui qui espère la vie éternelle dont il expérimente déjà un avant-goût dans la foi et les sacrements, jamais se fatiguera de toujours recommencer à parcourir les chemins de sa propre histoire » (Déclaration CEE, n. 13, Madrid, 3.10.2012)
Par l’expérience migratoire l’homme peut apprendre que la recherche de soi exige d’aller vers l’autre, qui lui révèlera son identité authentique.
L’instruction « Erga migrantes Caritas Christi » du 3 mai 2004 donne les grandes lignes de cette mission de l’Eglise : « pastorale d’accueil » et « pastorale de communion ».
Dans notre pratique sur le terrain, nous voyons combien ces aspects se tiennent et s’enrichissent mutuellement. Toute notre mission, dans ses différents aspects, est d’abord une mission pastorale. Nous la vivons à la suite de Celui qui est le Bon Pasteur, et nous essayons de vivre notre mission à Son exemple.
Le premier accueil : faire face aux urgences et situations désespérées : cet accueil, concernant des questions administratives et matérielles, est souvent une porte d’entrée pour le migrant qui a besoin, dans un premier temps, d’être accompagné à ce niveau-là. Comment avancer pour avoir un permis de séjour, comment trouver un logement, un travail ? Où scolariser les enfants ? Comment se faire soigner ? Toutes ses questions, et bien d’autres, peuvent être abordées lors de l’accueil d’un migrant.
L’accueil de la personne dans son intégralité : la spécificité de nos services, c’est ne pas réduire l’accueil à l’aide pour des demandes administratives, mais d’accueillir la personne dans sa dimension humaine et spirituelle, dans le respect de son identité culturelle. Nous veillons à tout ce que la personne porte en elle. Une fois l’urgence accueillie, d’autres aspects peuvent s’exprimer : des souffrances, des peurs, des questions, des doutes, une expérience de foi, une quête de sens. Peu à peu, la parole peut être libérée. Dans un accueil ouvert, tous les thèmes peuvent être abordés et aussi accompagnés, souvent orientés vers d’autres personnes pour poursuivre ou approfondir le chemin. Nous veillons à vivre cet accompagnement dans la durée et en prenant le temps. Nous sommes toujours émerveillés devant les richesses insoupçonnées qui se révèlent.
Une mission transversale : comme responsables de la Pastorale des Migrants, nous essayons de sensibiliser également l’ensemble des acteurs pastoraux dans les différents services diocésains à la réalité des migrants (enfants et jeunes, catéchèse, catéchuménat, liturgie, famille, etc.). C’est une mission transversale qui concerne différents services.
Les liens avec les paroisses et les communautés locales : la Pastorale des Migrants essaie de créer des liens avec les paroisses locales et d’éveiller l’ensemble des chrétiens à la réalité de la vie des migrants, en accompagnant également des peurs ou des préjugés qui peuvent exister. Elle suscite l’accueil des frères et soeurs venus d’ailleurs dans l’ensemble des communautés chrétiennes. Elle veille à l’intégration des migrants catholiques dans la vie de ces communautés, pour que ceux-ci puissent prendre activement part à la vie de leur communauté, dans une prise en compte de leur spécificité. La Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié est une occasion privilégiée pour cette intégration. Elle aide à faire découvrir aux paroisses les cultures propres des migrants : quelles visions de la naissance, du mariage, du deuil, ont-ils ? Comment prendre en compte ces différentes cultures dans notre vie d’Eglise, dans nos célébrations, dans l’accompagnement des personnes ? Souvent, les migrants, ou les communautés issues de la migration, sont une vraie chance pour les autochtones : ils peuvent nous aider à nous « réapproprier notre foi », à être moins « tièdes », à partager plus naturellement notre foi dans une société marquée par la laïcité où la foi est souvent vue comme quelque chose de « privée ». Par ailleurs, pour beaucoup de migrants, la confrontation avec la laïcité en France est difficile à vivre et demande d’être accompagnée.
Deux grands rendez-vous rythment l’année pastorale
- La Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié (JMMR), célébrée chaque année le deuxième dimanche après la fête de l’Epiphanie. Chaque paroisse est ainsi invitée à marquer ce jour en faisant une large place aux migrants « installés » sur leur territoire. Un thème est donné et développé par le pape dans un message en début d’année et le Service propose son soutien pour faire en sorte que les paroisses intègrent de leur mieux ce thème dans la liturgie, en mobilisant ensemble paroissiens autochtones et paroissiens venus d’ailleurs !
- La Journée diocésaine des Migrants, célébrée au début du Carême, souvent à Montceau-les-Mines, au « centre » du diocèse : journée de rencontres, de réflexions, de fêtes, de convivialité et de célébrations autour du thème de la JMMR. Y sont invitées les personnes engagées auprès des migrants et tous ceux et celles qui vivent cette « expérience » de la migration (réfugiés, déboutés…et migrants intégrés, parfois depuis plusieurs générations).
Des temps de formation apportent des éléments indispensables pour structurer nos engagements et en faire une relecture fructueuse (la dernière ayant eu lieu à Dijon en avril 2016, présidée par le père Lorenzo Prencipe, alors directeur du Service National des Migrants).
- D’autre part, par le biais du Relais Monde Musulman (RMM), des liens privilégiés sont vécus dans les quartiers avec des membres des communautés musulmanes, et réfléchis à la lumière de l’Evangile. Un groupe de réflexion se rassemble ainsi régulièrement au Creusot.
- Par sa mission au quotidien, le Service de la Pastorale des Migrants est engagé aussi dans le dialogue interreligieux et soutient les Rencontres au Carmel de Mazille.
- Enfin, un des aumôniers du Centre pénitentiaire de Varennes le Grand, engagé dans le Service, visite chaque semaine les personnes détenues qui sont d’origines étrangères. Ceci en lien avec l’Imam et l’aumônier orthodoxe.