Le 20 octobre 2022, des citoyens tchadiens sont descendus pacifiquement dans les rues pour protester. Des hommes jeunes pour l’essentiel avaient répondu à l’appel de l’opposition à manifester contre la prolongation de deux ans au pouvoir du général Déby, voulue par la junte militaire en octobre.
Proclamé chef de l’état par les militaires le 20 avril 2021, à l’annonce du décès de son père, le président Idriss Déby Itno au pouvoir depuis trente ans. La junte militaire voulant prolonger de deux ans le pouvoir du général Déby fils.
Mais cette manifestation s’est transformée en féroce répression, l’armée et les forces de l’ordre ayant fait usage de leurs armes à feu de manière disproportionnée. Bilan, les autorités avaient d’abord déclaré qu’une cinquantaine de personnes avaient péri lors de ce “jeudi noir”, essentiellement des jeunes avant de réévaluer ce bilan à 73 morts. Mais les ONG avaient dénoncé des chiffres sous-évalués. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) établit le bilan à 128 morts, 518 blessés et 12 disparus.
En plus 671 personnes avaient été arrêtées lors de manifestations dans la capitale, puis acheminée vers une prison de haute sécurité en plein désert à 600 km au nord de N’Djaména où elles avaient été jugées, dans un procès de masse, sans avocat, ni médias indépendants après un mois et demi de détention. “Disparitions forcées, actes de torture ont été dénoncés par l’ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport renseignant la répression des manifestants par les autorités.
Depuis le président du Tchad a accordé une grâce présidentielle pour la plupart des rebelles, assurant vouloir privilégier l’apaisement et la réconciliation. Mais cela suffira-t-il à ramener la paix dans ce pays ?